1945
1945
« Mais peu à peu Fautrier supprime la suggestion directe du sang, la complicité du cadavre. Des couleurs
libres de tout lien rationnel avec la torture se subsistent aux premières ; en même temps qu’un trait qui tente
d’exprimer le drame sans le représenter, se substitue aux profils ravagés. Il n’y a plus que des lèvres, qui sont presque
des nervures ; plus que des yeux qui ne regardent pas. Une hiéroglyphie de la douleur ».
in : MALRAUX André, LES OTAGES PEINTURES ET SCULPTURES DE FAUTRIER, catalogue d’exposition, Paris, Galerie René Drouin, 26
octobre au 17 novembre 1945.
« Il y a presque autant de peinture sur la toile que de chair comporte un
visage. En tout cas plus que de pétales un gros bouquet de roses de Noël. Peut-être
trouvera-t-on ces expressions indécentes à propos d’un sujet aussi terrible
que les Otages. Et certes, Fautrier a dû ressentir bien fortement ces horreurs
pour en éprouver ensuite (esthétiquement) l’obligation. Mais le miracle est là
justement : il nous restitue les Otages en beauté ».
in : PONGE Francis, Fautrier à la Vallée-aux-Loups, Paris, Le Spectateur des Arts, n°1, décembre 1944, p. 21, repris
dans le catalogue d’exposition Face à l’Histoire 1933-1996 L’artiste moderne devant l’évènement historique,
Paris, Musée national d’art moderne, Grande Galerie 1933-1980/Galerie Nord 1980-1996, 19 décembre 1996 au
7 avril 1997, Commissaire général de l’exposition : Jean-Paul Ameline, Paris, Éditions du Centre Georges
Pompidou, Éditions Flammarion, 1996, pp. 239-240.