GOUACHES ET TEMPERA
« Il [Jean Fautrier] a tout de suite reconnu ce qui allait devenir « les
deux pôles » de sa peinture : la matière (couleur) et le dessin. […] mais il ne
voudra pas sacrifier l’un des deux à l’autre. Toute l’histoire de sa peinture est
celle du rapport dans lequel il place ces deux termes, de la tension dialectique
qui les différencie toujours, de l’abstraction que l’un exerce sur l’autre ; et de
l’obligation dramatique qui s’ensuit de rétablir entre eux l’identité, qu’il sent
nécessaire, mais qui est rendue impossible par cette séparation, par le fait
d’avoir isolé la matière et de l’avoir rendue autonome ».
in : BUCARELLI Palma, JEAN FAUTRIER PITTURA E MATERIA, catalogue raisonné, sous la direction de Palma Bucarelli, Milan, Éditions
Il Saggiatore, 1960, traduit de l’italien par André Ribes, pp. 12-13.
AVANT-PROPOS
L'étude de l'œuvre de Jean Fautrier révèle l'existence de centaines de gouaches et de tempera. Celles-ci peuvent être comprises comme des travaux plastiques préparatoires mais doivent aussi être regardées comme des œuvres indépendantes. La gestuelle de l'artiste et ses recherches plastiques s’y déchaînent et ses gouaches permettent de [re]découvrir un Fautrier "chercheur" toujours à l'affût de nouveaux chemins esthétiques.
Cette section va s'enrichir très rapidement.